Au Faget, primé au #printempsdespoètes 2024

Concours de poésie de Labastide Saint-Georges, Tarn

Oncle Jacques dès l’aube saucissonnait gaiement,
Ses ouvriers aussi partageaient victuailles.
Volées de grains dorés qui me semblaient semailles
Apâturaient poussins voletant en piaillant.

Au Faget, chaque geste chorégraphiait l’espace,
Les grands champs de maïs comme autant de pays :
Venue du temps qui passe, une grâce infinie
De cent siècles en labeur était l’infime trace.

Effrayée par le fauve enchaîné sous la grange
L’enfant des villes courait vers un bel ange :
Sa tante en souriant lui redonnait des ailes.

Et quand dormaient tracteurs le méchoui chantait :
Des parfums et des rires la ferme envahissaient,
Façonnant la mémoire d’une France éternelle.

En hommage à mon oncle Jacques et ma tante Jeannine qui vécurent si longtemps à Labastide Saint-Georges… Et à ma cousine Josy, qui a quittés récemment…

Ce poème vient de remporter le diplôme d’honneur du concours de poésie de Labastide Saint-Georges, dans le cadre du #printempsdespoètes 2024, avec pour thème « la grâce » – le deuxième thème local était « la rose ».

Labastide Saint-Georges fait partie des villages qui mettent la poésie à l’honneur, puisque depuis 2018, la commune peut s’enorgueillir du beau titre de « Village en poésie »! Depuis de nombreuses années, des rues et des édifices publics portent en effet des noms de poètes…

https://www.ladepeche.fr/article/2018/03/03/2752594-le-village-ou-les-poetes-ont-toujours-raison.html


Je suis très émue de rendre ainsi hommage à mes chers tante et oncle, et à une cousine disparue il y a quelques mois, qui partageait nos vacances à la ferme…

En hommage aussi à tous nos agriculteurs, à ce monde paysan à qui nous devons tout et que je respecte infiniment!

Jacques et Jeannine
La ferme de mon oncle et de ma tante

Et soudain la cascade #JournéedelaTerre #écologie #réchauffementclimatique

Humus et sentes sombres gorgées de

mousses,

forêts en résonnance animale.

Touffeurs de jungles, cris déchirants

la canopée.

Splendeur de l’orchidée, témoin millénaire, ses

fastes en flamboyance intemporelle,

et soudain la cascade,

ses eaux-torrents fumantes,

calumet de la paix des roches et des

lianes.

Terreau matriciel des plantes

chamanes. Au fleuve infini, des pépites

d’or scintillent en innocence.

(Cycle « Avant les hommes »)

On dit que les Inuits #JournéedelaTerre #écologie #changementclimatique

Les Inuits

On dit que les Inuits possèdent des centaines de mots

pour dire

la neige.

Là où notre neige est simple comme

un drap immaculé,

les habitants de l’Arctique ont nommé

l’indicible, le fragile, l’intangible du flocon et

du crissement sous les peaux de phoque.

On dit que la France possède des centaines de libertés

pour dire

les droits de l’homme.

Pourtant, là où la démocratie devrait être lumineuse comme

la fraternité,

nos enfants ne savent plus ressentir ni partager

la blancheur, la candeur des innocences,

perdus

au milieu des incivilités, des insultes, des fanges belliqueuses des puissants ou

des faibles.

Je rêve de ce jour où nous serions tous à nouveau

les enfants de la Terre, goûtant de la langue les flocons

attendus et sachant en allégresse

faire cercle et méridien.

Inuit Banque d'images et photos libres de droit - iStock

D’autres textes, consacrés aux peuples anciens, aux tribus disparues ou dévastées, parsèment encore ce recueil que vous trouverez sur Amazon et qui cherche un éditeur…

« Paru à l’occasion de la Journée de la Terre, le recueil de poésies de Sabine Aussenac est une offrande à la mémoire des hommes et de leur planète qui agonise. Dans une langue épurée, l’auteur évoque ces tribus disparues, mais aussi les cicatrices que la Nature exacerbée inflige à notre humanité à la dérive. Entre allégresse solaire et déserts erratiques, ces chants tutélaires des tribus rassemblées résonneront à vos cœurs comme un tambour des retrouvailles. »

Journée de la terre!

Une conférence pour changer le monde, un sommet de la terre, et quelques poèmes pour en dire la beauté primitive et essentielle.

Mais aussi et surtout les blessures infligées par l’Homme, devenues ouragans et tornades, tempêtes et tsunamis, incendies, explosions nucléaires et dévastations…

Il n’est jamais trop tard. Martin Luther disait qu’à la veille de la fin du monde il planterait néanmoins un pommier en son jardin. Agissons !
Ensemble, nous serons.

Chants tutélaires des tribus rassemblées

Longtemps, ils s’étaient couchés de

bonne heure, quand barrissaient

bêtes des forêts

émeraude. Puis vint

le feu.

Liberté adoubée aux grottes,

bisons et sanguines.

Au ventre rond

des femmes, l’Humanité

s’éveille.

Chants tutélaires des tribus rassemblées.

Le jazz est mort

Bayou balayé. Des eaux fourbes serpentent

en chantant. La vague déchire

alligators éventrés avant de

déguster la Ville.

Scarlett inachevée pleure sa Louisiane

noyée. Le jazz est

mort. Ouragan mélomane,

et chimie dans les

ports.

Et l’Arctique frissonne

Vois le trou rougi ! Tu te

penches, mais nul phoque n’y meurt. Ta banquise

a fondu

et l’Arctique frissonne.

Alcools, rennes perdus des innocences, les igloos

te regardent, eskimo boréal qui

boit au lait d’un Cercle devenu fou.

La Canopée, cantatrice chauve

Le fleuve lisse avale les lianes

des mémoires.

Orpailleurs vilipendent les terres

calcinées, la Canopée, cantatrice chauve,

surplombe les silences.

Un hamac balance ta tristesse

aux seins lourds.

Vie poisseuse au vert émeraude des temps

enfuis.

Sur des haïkus déserts

Delta et source

en un même

chagrin. Yeux vides

des mères. La vague a laissé cerfs-volants

aux branches énuclées.

Saumâtres, les âmes

mortes geignent au Tsunami.

La fleur de cerisier flotte, seule,

sur des haïkus déserts.

Dans les bouleaux déchus

Des sapins au corps tordu se convulsent

de haine. Silence des écureuils.

Sibérie des silos esseulés,

légumes dégénérés, enfants nés sans

tête.

La Centrale perle ses eaux mortes en

neige avariée.

Les femmes n’engendrent plus que ce vent obscène

venu pleurer dans

les bouleaux

déchus.

Le bush se contorsionne

Flammes, feux-follets des enfers,

le bush se contorsionne.

Un diable de Tasmanie se consume, des kangourous

fondus, fumerolles funestes,

fuient Lucifer.

Soleil darde sa mort, peaux

laiteuses des surfeurs, bientôt parcheminées

de scories

cancéreuses. L’arborigène

pleure, la terre rouge plie.

En Vendée orpheline

Lucioles au marais, feux-follets

comme un phare. Pré salé des

roses trémières,

Ré, ta blancheur.

La tempête a gonflé les maisons

apeurées. Enfançons

surpris hurlent en eau saumâtre.

En Vendée orpheline, un vieux Chouan

a pleuré.

Ces vers en peupleraie

Farandoles des tribus,

guirlande de

peuplades, comme accrochées à l’arc-en-ciel

des temps.

Terre, alma mater souillée de nos

violences, ton climat

derviche tourneur,

comme en vengeance.

Toujours je dirai

tes beautés, hommage aux

ancêtres innocents.

Granit des souvenances, ces vers

en peupleraie, au halo des lumières.

D’autres textes, consacrés aux peuples anciens, aux tribus disparues ou dévastées, parsèment encore ce recueil que vous trouverez sur Amazon et qui cherche un éditeur…

« Paru à l’occasion de la Journée de la Terre, le recueil de poésies de Sabine Aussenac est une offrande à la mémoire des hommes et de leur planète qui agonise. Dans une langue épurée, l’auteur évoque ces tribus disparues, mais aussi les cicatrices que la Nature exacerbée inflige à notre humanité à la dérive. Entre allégresse solaire et déserts erratiques, ces chants tutélaires des tribus rassemblées résonneront à vos cœurs comme un tambour des retrouvailles. »