Journée de la terre!

Une conférence pour changer le monde, un sommet de la terre, et quelques poèmes pour en dire la beauté primitive et essentielle.

Mais aussi et surtout les blessures infligées par l’Homme, devenues ouragans et tornades, tempêtes et tsunamis, incendies, explosions nucléaires et dévastations…

Il n’est jamais trop tard. Martin Luther disait qu’à la veille de la fin du monde il planterait néanmoins un pommier en son jardin. Agissons !
Ensemble, nous serons.

Chants tutélaires des tribus rassemblées

Longtemps, ils s’étaient couchés de

bonne heure, quand barrissaient

bêtes des forêts

émeraude. Puis vint

le feu.

Liberté adoubée aux grottes,

bisons et sanguines.

Au ventre rond

des femmes, l’Humanité

s’éveille.

Chants tutélaires des tribus rassemblées.

Le jazz est mort

Bayou balayé. Des eaux fourbes serpentent

en chantant. La vague déchire

alligators éventrés avant de

déguster la Ville.

Scarlett inachevée pleure sa Louisiane

noyée. Le jazz est

mort. Ouragan mélomane,

et chimie dans les

ports.

Et l’Arctique frissonne

Vois le trou rougi ! Tu te

penches, mais nul phoque n’y meurt. Ta banquise

a fondu

et l’Arctique frissonne.

Alcools, rennes perdus des innocences, les igloos

te regardent, eskimo boréal qui

boit au lait d’un Cercle devenu fou.

La Canopée, cantatrice chauve

Le fleuve lisse avale les lianes

des mémoires.

Orpailleurs vilipendent les terres

calcinées, la Canopée, cantatrice chauve,

surplombe les silences.

Un hamac balance ta tristesse

aux seins lourds.

Vie poisseuse au vert émeraude des temps

enfuis.

Sur des haïkus déserts

Delta et source

en un même

chagrin. Yeux vides

des mères. La vague a laissé cerfs-volants

aux branches énuclées.

Saumâtres, les âmes

mortes geignent au Tsunami.

La fleur de cerisier flotte, seule,

sur des haïkus déserts.

Dans les bouleaux déchus

Des sapins au corps tordu se convulsent

de haine. Silence des écureuils.

Sibérie des silos esseulés,

légumes dégénérés, enfants nés sans

tête.

La Centrale perle ses eaux mortes en

neige avariée.

Les femmes n’engendrent plus que ce vent obscène

venu pleurer dans

les bouleaux

déchus.

Le bush se contorsionne

Flammes, feux-follets des enfers,

le bush se contorsionne.

Un diable de Tasmanie se consume, des kangourous

fondus, fumerolles funestes,

fuient Lucifer.

Soleil darde sa mort, peaux

laiteuses des surfeurs, bientôt parcheminées

de scories

cancéreuses. L’arborigène

pleure, la terre rouge plie.

En Vendée orpheline

Lucioles au marais, feux-follets

comme un phare. Pré salé des

roses trémières,

Ré, ta blancheur.

La tempête a gonflé les maisons

apeurées. Enfançons

surpris hurlent en eau saumâtre.

En Vendée orpheline, un vieux Chouan

a pleuré.

Ces vers en peupleraie

Farandoles des tribus,

guirlande de

peuplades, comme accrochées à l’arc-en-ciel

des temps.

Terre, alma mater souillée de nos

violences, ton climat

derviche tourneur,

comme en vengeance.

Toujours je dirai

tes beautés, hommage aux

ancêtres innocents.

Granit des souvenances, ces vers

en peupleraie, au halo des lumières.

D’autres textes, consacrés aux peuples anciens, aux tribus disparues ou dévastées, parsèment encore ce recueil que vous trouverez sur Amazon et qui cherche un éditeur…

« Paru à l’occasion de la Journée de la Terre, le recueil de poésies de Sabine Aussenac est une offrande à la mémoire des hommes et de leur planète qui agonise. Dans une langue épurée, l’auteur évoque ces tribus disparues, mais aussi les cicatrices que la Nature exacerbée inflige à notre humanité à la dérive. Entre allégresse solaire et déserts erratiques, ces chants tutélaires des tribus rassemblées résonneront à vos cœurs comme un tambour des retrouvailles. »

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